Jean Metzinger
Écuyère au cirque'
Tapisserie,
Le carton de cette tapisserie est tirée de l'huile sur toile de Jean Metzinger du même titre, éxécuté en 1927
(ref. Sotheby's Londres, Impressionniste et Art Moderne, 5 février 2003, lot 165)
198 x 144 cm
Jean Metzinger est né à Nantes en 1883 et mort à Paris en 1957. Venu à Paris en
1903 pour y entreprendre des études de médecine, il les abandonna bientôt pour
se consacrer à la peinture. Après avoir subi l'influence du Néo-Impressionnisme
(Portrait de Robert Delaunay, 1906, Paris, coll. Part.) et du Fauvisme, il s'orienta
vers une peinture plus construite, ainsi qu'en témoigne notamment le Portrait
d'Apollinaire (1910, Paris, coll. part.) exposé au Salon des Indépendants de 1910,
puis, après avoir pris connaissance des travaux de Picasso et de Braque, vers un
Cubisme d'abord orthodoxe (Nu, Salon d'Automne de 1910). Il revint ensuite à un
traitement plus cézannien des volumes, notamment avec le Goûter (Salon
d'automne de 1911), l'une des œuvres représentatives du peintre qui fut
surnommée par André Salmon la "Joconde cubiste".
En 1912-1913 commence pour Metzinger une période que l'on qualifie souvent
de Cubisme analytique en raison de l'aspect fragmenté de la composition, mais
qui, à l'étude, se révèle d'une nature bien différente de celui de Picasso et de Braque. Pour lui, en effet, il
s'agit non pas d'une analyse de l'objet, mais du sujet. Metzinger continue donc à recourir aux "sujets"
traditionnels – souvent anecdotiques avec la Femme au cheval (1912), l'Oiseau bleu (1913), les
Baigneuses (1913) – qu'il fragmente en un certain nombre de parties obéissant à des perspectives
différentes et parfois contradictoires. La forme, d'autre part, n'est pas pour lui la traduction plastique
des qualités de l'objet. Elle est, avant tout, un élément de l'architecture du tableau, car il accorde une
importance primordiale à la composition. Dès lors, son but est et restera toute sa vie de réaliser "une
harmonie".
Mobilisé à Sainte-Menehoud en 1914, Metzinger est réformé en 1915 et rentre à Paris. Malgré la
rupture de la Grande Guerre, il maintient des contacts réguliers avec ses amis et expose, en 1916, avec
Gleizes, Duchamp et Crotti à la Montross Gallery de New York sous l'appellation de The Four Muketters.
En 1917-1918, il séjourne en Touraine, où il retrouve Gris et Lipchitz. En 1921, il abandonne le Cubisme
pour ce qu'il appelle alors le "Réalisme constructif", sorte de peinture résolument figurative, quoique
d'aspect très schématique. Plus tard, il condamnera, reniera même cette période de son art et reviendra,
surtout après la Seconde Guerre mondiale, à une nouvelle forme de Cubisme, dans laquelle il tentera de
conserver les acquisitions de son Cubisme antérieur, tout en recherchant une certaine stylisation
plastique des éléments formels.
Esprit brillant et volontiers dogmatique, il fut, en outre, un théoricien fort écouté. Auteur de nombreux
articles critiques ou doctrinaux, il écrivit en 1912, en collaboration avec son ami Gleizes, un célèbre
opuscule intitulé Du Cubisme qui, malgré sa prétention généralisatrice, ne traduit guère que leurs vues
personnelles sur ce mouvement.